Les images récentes (1914 à nos jours)
Les dernières belles années
Après la première guerre mondiale, la production de chromolithographies de bon niveau continue pendant une bonne dizaine années. Les images sont alors souvent de plus petit format (plus étroites) et découpées suivant les lignes du dessin de bordure qui est souvent en relief et rehaussé d’or.
Editeur Bonamy (1926)
Editeur Boumard (1934)
Le déclin
Mais, dans le même temps on assiste à une montée en puissance d'une imagerie très bon marché avec une forte concurrence des éditeurs italiens. Progressivement, les qualités artistiques aussi bien que techniques des images baissent considérablement. Les grandes maisons d'édition françaises, allemandes ou suisses ferment les unes après les autres dans les années 1960. il existe encore, ici ou là une production d'images pieuses distribuées notamment dans les centres de pélerinage ou les grands édifices religieux mais la grande histoire des images pieuses se termine. Cela donne d'autant plus de prix à la conservation des si jolies gravures des siècles passés. C'est là un devoir de mémoire auquel les collectionneurs que nous sommes participent avec un plaisir sans cesse renouvelé.
Pour terminer néanmoins sur une bonne note, on peut cependant mentionner la production, pendant les années 1940-1950 de belles petites images avec des dessins enfantins charmants. Là, on ne peut passer sous silence le travail réalisée par la dessinatrice célèbre Germaine Bourret, active de 1930 à 1953, qui a produit deux toutes petites séries d'images. On peut aussi mentionner, pendant la même période un travail de bon niveau des Soeurs bénédictines de Bayeux avec leurs dessins "silhouettés".
Editeur Bouasse-Lebel (1950)
Dessin de Germaine Bourret
Bénédictines de Bayeux
Commentaires (2)
1. 04/12/2014
Bonjour,
C'est avec beaucoup de plaisir que je découvre votre site si bien documenté. Je détiens aussi des milliers d'images pieuses de toutes époques, et des centaines de missels. L'origine de ma collection remonte à la découverte, dans le grenier de la maison de famille, de boîtes d'images reléguées là à la mort de deux grands-oncles, chanoines de la cathédrale du Puy-en-Velay, décédés fin XIXe et début XXe.
Avec plaisir, je constate que vos critères sont les miens. Entre autres une forte inclination pour la production Bouasse-Lebel (décriée par certains), le savant dépouillement des Bénédictines de Bayeux (j'y ajouterais Jouarre et le carmel de Montélimar à une certaine époque). J'apprécie aussi beaucoup la production actuelle d'En-Calcat pour ses qualités esthétiques, même s'il ne s'agit que de reproductions de grands maîtres. Mais, de nos jours, c'est ce qu'il y a de mieux...
Dans les images récentes, je mentionnerais deux grands peintres : Maurice DENIS et Georges ROUAULT qui ont eu le mérite de s'attaquer au genre. Leurs images sont souvent bistres ou unicolores mais la force du dessin est remarquable. Plus modestement, une artiste régionale que j'ai bien connue, Emma THIOLLIER, a également dessiné dans l'entre deux-guerres de très belles et sobres images. Une autre stéphanoise, Marie-Anne PALIARD, signait aussi de ses initiales MAP de nombreuses images pour les bénédictines de PRADINES élaborées dans son beau château de Montuclas. Le petit salaire qu'elle en retirait était bienvenu pour entretenir la bâtisse...
Durant des années, j'ai fait partie des AMI (amateurs d'images et de missels) subdivision du "Vieux Papier" regroupés à l'abbaye du Saulchoir autour du Père ALBARIC et d'Aline DEBERT. Depuis longtemps je n'entends plus parler de cette association qui éditait de loin en loin un bulletin intéressant.
Encore merci pour votre si beau et bon travail. Je vais attendre la parution de votre livre : je suis de la vieille école. Bien que me débrouillant à l'ordinateur, rien ne vaut le support et le contact du papier.
Avec mes sincères salutations,
C. BONNARD
Le 04/12/2014
Merci infiniment pour vos commentaires chaleureux. Je prends connaissance avec grand intérêt de vos remarques sur les images de la période récente. J'avoue que, pour notre part, ma femme et moi avons assez peu d'inclination pour ces images et nous avons sans doute tort. J'ai eu beaucoup de plaisir à avoir des contacts avec le Frère Albaric qui est pour nous tous La référence. Je crois que, malheureusement, son travail au Saulchoir a été remisé au second plan ( physiquement et intellectuellement) à la suite d'une décision prise récemment (il y a environ deux ans) par la hiérarchie de l'Ordre ou de l'établissement. Nous ne pouvons que le regretter. Pour le bulletin, celui de l'association "Le Vieux Papier" est, comme l'association elle-même, heureusement fort vivant. Notre ami Philippe Fix y a fait quelques communications tout à fait remarquables sur nos chères images. Pour ma part, je viens de publier un article sur les images sur plaque de gélatine improprement appelées "Rodhoïd". Mon ouvrage sur papier sera prêt vers la mi-janvier. Donnez- moi vos coordonnées électroniques, c'est avec grand plaisir que je prendrai contact directement avec vous le moment venu (jp.doussin@gmail.com).