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Techniques de production

Les matériaux supports

Le matériau évidemment le plus utilisé pour la confection des images pieuses est le papier. Il a d'ailleurs fallu attendre l'arrivée du papier au 12ème siècle en Italie puis ailleurs en Europe au 14ème pour assister réellement à la création de gravures en plus grand nombre.

Le papier le plus ancien est le papier « vergé » ainsi dénommé en raison des vergeures (prononcer « verjures ») qui apparaissent par transparence lorsqu’on examine une feuille de papier. La pâte à papier est en effet placée sur un tamis métallique à travers lequel l’eau de la pâte s’échappe progressivement au fur et à mesure du séchage. Le tamis est composé de fils de laitons très serrés et c’est la trace de ces fils qui constitue les vergeures apparaissant sur une gravure sous formes de lignes parallèles serrées.

Vient ensuite le papier "vélin" apparu  vers 1750 en Angleterre puis en France vers 1780, ilest fabriqué sur une toile très fine qui donne un papier sans vergeures . Il s’agit d’un papier considéré comme de luxe, plus fin, soyeux et lisse pouvant ressembler au vélin (v. ci-après).

 Un autre papier a été aussi utilisé, le papier dit "de riz", très fin et fragile ressemblant à de la gaze très fine qui a servi, notamment, à figurer des robes de communiantes.

Mais, depuis avant l'ère chrétienne, on utilisait le "parchemin" pour la confection de livres dont les célèbres enluminures du Moyen-Age. Ce matériau a continué pendant un temps  à être utilisé par les graveurs anversois et ceux s'inspirant de cette école. Le parchemin est fabriqué à partir de peaux d’animaux dont on ne garde que le derme : les peaux sont traitées pour les rendre imputrescibles, raclées, passées à la chaux puis tendues, séchées et soigneusement poncées pour les rendre extrêmement lisses. Celui obtenu à partir de la peau de veau, notamment de veau mort-né, est le plus luxueux. Il est alors appelé "vélin".

 Par ailleurs, dans notre domaine, on constate, dans le dernier quart du 19ème et le début du 20ème siècle, l'utilisation d'un matériau très original: la gélatine séchée en plaque sur laquelle sont peintes à la main de très jolies images ou sont aussi réalisées par gravures ou lithographies des images provenant de grands éditeurs. Ce matériau est mal connu de beaucoup  de collectionneurs qui le qualifient à tort de "rodhoïd" (cette marque de matière plastique sera créée beaucoup plus tard) ou encore "celluloïd" dont les caractéristiques (en particulier la grande inflammabilité) n'ont rien à voir avec notre matériau. Il s'agit d'une matière très lisse, acceptant bien la peinture mais fragile qui a tendance à s'ébrécher ou se casser. Surtout, le collectionneur devra se méfier de son incompatibilité absolue avec l'eau; en présence d'eau, conformément aux propriétés de la gélatine utilisée dans le domaine culinaire, elle se transforme en une pâte translucide aboutissant évidemment à la destruction irrémédiable de l'objet. On peut aussi trouver, mais elles sont extrèmement rares, des images réalisées suivant la la même technique de décoration mais sur ivoire.

Le tissu, dont  le tissu de soie, sera également utilisé comme support de gravures mais aussi pour la réalisation d'inclusions de couleurs destinées à rehausser l'attrait d'images très travaillées.

 

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Parchemin, graveur A.Voet, Anvers (17ème s.)

image dentelle avec inclusion de tissu (vers 1900, origine inconnue)

image peinte à la main sur gélatine (improprement appelée "sur rhodoïd" (1901)

Les images réalisées manuellement

De tout temps on a confectionné des images une à une, par le dessin, la peinture sur des supports variés.

On décrira seulement ici les catégories d'images retrouvées dans les archives familiales qui font fait l'objet de modalités de confection définies. Chaque image est donc unique mais elle est fabriquée selon des critères reproductibles. On étudiera (sommairement) d'abord la plus prestigieuse d'entre elles : les canivets qui, rappelons-le ont donné leur nom à la collection des images pieuses : la canivétie et aux collectionneurs: les "canivetistes". On verra ensuite la plus répandue : les images sur plaque de gélatine, puis les images dites "bristol et enfin les images sur "papier de riz".

On n'omettra pas cependant de rappeler ici, mais on y reviendra (v. La grande époque française (1850-1914)),  que les plus belles images réalisées en séries, les fameuses images dentelle et les images anciennes des 16ème-18ème siècles, peuvent aussi, après avoir été réalisées en série en noir et blanc, être rehaussées de couleurs (les images aquarellées) une à une, parfois il est vrai à l'aide d'un pochoir. Ne disait-on pas qu'Eulalie Bouasse, Vve Lebel, créatrice de la plus fameuse maison d'édition française, avait commencé à travailler durement pour financer de bonnes études à ses enfants en peignant chaque nuit des images, "les pieds nus sur le carrelage pour ne pas s'endormir"!

 

LES CANIVETS

Les canivets sont des images réalisées à la main et qui présentent la caractéristique d’être découpées sous forme de dentelle très fine en utilisant de petits outils tranchants, en particulier des petits canifs (appelés parfois eux aussi "canivets"), ce qui leur a donné leur nom. Le centre de l’image est généralement occupé par la représentation d’un saint ou celle du Christ ou de la Vierge peinte à la gouache ou à l’aquarelle. Le matériau utilisé peut être du papier vergé ou vélin ou encore du parchemin. Seule cette catégorie d'images peut légitimentant s'appeler canivet; pourtant beaucoup de collectionneurs et de vendeurs professionnels de "vieux papiers" ont largement étendu cette appellation aux images dentelle, parfois en utilisant le qualificatif "mécanique". Certains n'hésitent même pas à utiliser cette appellation pour qualifier toutes les images pieuses. Il y a là abus de langage que l'on doit réprouver.

Il s'agit généralement d'un travail de cloître. La plupart des (rares) canivets trouvés encore de nos jours proviennent de la zone dite "allemande" mais il existe également des canivets français, beaucoup plus rares mais aussi généralement beaucoup plus beaux de par la finesse du travail de découpe (la dentelle participe au dessin) ainsi que quelques travaux italiens plus naïfs.

           

 

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Canivet allemand (18ème)

canivet français (17 ou 18ème)

canivet italien (18ème) A noter le thème très fréquent, voire unique, de la production italienne: l'enfant Jésus

 LES IMAGES SUR GELATINE

Les images sur gélatine peintes à la main sont absolument charmantes. Traditionnellement, on a tendance à dire qu'elles ont été fabriquées par de "saintes mains" (religieuses ou jeunes filles de bonne famille). De fait, on a pû constater les traces d'une commercialisation de coffrets contenant tout le matériel nécessaire, dont des feuilles prètes à l'emploi (des "kits", en quelque sorte) permettant leur réalisation par des groupes plus larges, dont les familles elle-mêmes. Elaborées essentiellement à l'occasion de la communion solennelle, on constate leur présence pendant une période relativement courte : entre 1870 et la première guerre mondiale, pour leur majorité. L'illustration est essentiellement de deux types : la représentation d'un calice surmontée d'une hostie rayonnante accompagnée d'ornementation variées, pour les plus nombreuses, un texte de réflexion ou une prière écrite de manière artistique imitant souvent les enluminures anciennes pour la plupart des autres. Ces deux types d'images sont reproduits ci-dessous, l'image de droite montrant des plaques de gélatine vierges, prédécoupées et prêtes à recevoir leur illustration.

 

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LES IMAGES BRISTOL

Les images bristol sont réalisées à partir d’un papier fort (le « bristol »), percé de trous réguliers. Tout l’art de la fabrication consiste à enlever sélectivement, avec un minuscule emporte-pièce, certaines parties du papier délimitées par les trous pour former des motifs généralement géométriques. On pourra ainsi créer des motifs centraux (une croix, le plus souvent) ou coller une image au centre du bristol, le broder ou encore travailler ensuite les parties extérieures à la manière d’une dentelle. Probablement fabriquées par les mêmes mains, on les recontre à la même époque que les images sur gélatine.

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LES IMAGES EN PAPIER DE RIZ

Le papier de riz est utilisé de deux manières:  la confection d'images en tant que support d'une peinture réalisée à la main mais ce papier est très fragile, il est donc inclus dans une bordure de carton; ce procédé à même fait l'objet d'un brevet déposé par l'éditeur Genou. L'image ci-contre a été réalisé par cet éditeur en 1888. Mais on trouve d'autres images anonymes du même type tout aussi  charmantes où le papier est utilisé pour l'habillage d'images, chromolithographie ou taille douce, afin de figurer des habits de communiantes (image de droite)

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Les gravures

             On distingue traditionnellement deux catégories:  la taille d'épargne et la taille douce.

LA TAILLE D'EPARGNE

Dans la taille d'épargne on part d'une matrice en bois ( d'où le nom de "xylographie"), rarement en métal mais aussi, à une époque récente, le linoléum (la linogravure), que l'on creuse à l'aide de divers outils pour ne laisser subsister en relief que les parties qui vont supporter l'encre (comme un banal tampon encreur en quelque sorte). On a réalisé, gràce à cela de très belles images au Moyen Age. Les graveurs anversois ( v. la page Les gravures anciennes (16-18ème s.)) et les autres graveurs de cette époque s'en sont servis et ont ainsi réalisé de splendides xylographies, souvent rehaussées de couleurs, avant d'adopter la taille douce sur cuivre (v. ci-après).

LA  TAILLE DOUCE

Dans la taille douce, l'impression est ici faite « en creux », le dessin est gravé sur une plaque de métal et ce sont les creux qui seront encrés. L’expression taille douce évoque la souplesse du cuivre, premier métal utilisé, qui enregistre toutes les inflexions de la main du graveur. Plus les sillons sont creux, plus ils retiennent l'encre, l'absence de sillon donne du blanc puisque l'encre n'est pas retenue. La gravure est réalisée à l'aide de divers instruments dont le plus utilisé est le burin, outil doté d'une minuscule lame à section carrée taillée en biseau qui permet de creuser des sillons en V. Cela permet, en jouant sur la densité de ces sillons de reproduire de délicates nuances de gris, ce que ne permet pas la taille d'épargne. Le  cuivre a été peu à peu remplacé par l'acier (la sidérographie disent les spécialistes)  pour produire en très grande série des images dont le dessin est d'une grande finesse, comme celui, remarquable de l'éditeur Letaille. Ce sont ces images qui sont ensuite transformées en images dentelle suivant une technique qui sera expliquée plus tard (v. les images de cette époque à la page la grande époque française) .

 

 

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xylographie française (17- 18èmes) sur papier vergé

Gravure sur cuivre de Fruytiers (Anvers 1713-1762), sur parchemin

image Ch. Letaille (vers 1860), gravure sur acier au burin

La gravure peut  être réalisée en utilisant d'autres outils, dont la pointe sèche mais elle peut aussi l'être par voie chimique, la matrice en métal étant attaquée sélectivement par un bain acide appelé "eau forte" qui sert à qualifier les gravures qui en sont issues.

Des variantes de ces deux modes de gravure existent, utilisées généralement en complément : la "manière noire" et  "la manière crayon" pour la gravure au burin, l' "acquatinte" pour l'eau forte.

L'impression à plat: la lithographie et les techniques voisines

LA LITHOGRAPHIE

La lithographie (étymologiquement : écriture sur pierre) est une technique d’impression à plat inventée en 1798 et qui s’est développée rapidement ensuite. On va se servir d’une pierre calcaire qui va être soigneusement poncée puis recevoir un dessin direct sur sa surface. Le dessin va être réalisé avec un crayon gras ou à l’aide d’une plume garnie d’encre grasse. Le gras va pénétrer dans la pierre qui est légèrement poreuse. L'imprimeur lithographe va ensuite humidifier la plaque avec de l’eau légèrement acidifiée puis l’encrer. L’encre sera refusée dans les parties humides et restera dans les parties grasses résultant de l’action du crayon ou de la plume. Les lithographies donnent l’impression d’un dessin au crayon mais on reconnaît le grain caractéristique de la plaque utilisée.

La lithographie en noir et blanc ne semble pas avoir été beaucoup utilisée pour la réalisation de nos petites images pieuses. On assistera  par contre progressivement à la généralisation des chromolithographies qui donnent des images dont les couleurs sont vives et très fraîches. Le procédé, inventé en 1836, consiste à utiliser autant de plaques que de couleurs de base. Certaines chromolithographies ont été faites en utilisant plus de dix plaques différentes.Ceci suppose une grande maîtrise technique pour l’arrangement et le choix des couleurs et le « calage » des différentes plaques, ce qui explique que la technique ne se soit répandue que dans le dernier tiers du 19ème siècle.  Certaines images dentelle seront faite également à partir d'images chromolithographiées. Voici quelques images obtenues par ce procédé.

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éditeur Blanchard, Orléans (1897)

éditeur Bonamy Poitiers (1910)

éditeur Bouasse Jeune Paris (vers 1890), chromo travaillée en dentelle

Les autres techniques d'impression à plat

Ici on peut citer plusieurs techniques qui ont toutes été utilisées dans notre domaine: l'héliogravure, le pochoir et une technique fondée sur les mêmes principes comme la sérigraphie qui consistent à faire passer la couleur à travers un cache évidé sélectivement, les techniques photographiques comme l'héliogravure ou la photographie elle-même. Mais celles rencontrées le plus fréquemment sont la phototypie et l'offset.

 L'offset est la technique la plus récente. Elle est encore utilisée de nos jours pour la fabrication d'images . Dans ce procédé, l'image à reproduire sera représentée sur la plaque (en aluminium) par une « couche sensible » grasse, tandis que la partie sans image sera représentée par le métal nu qui, lui, est hydrophile. La plaque sera ensuite humidifiée, les parties « blanches » fixeront l'eau, tandis que l'image « grasse » repoussera l'eau et pourra accepter l'encre (grasse). L’impression proprement dite se fait grâce à un rouleau intermédiaire qui reçoit l’image encrée et la reproduit sur la feuille ou le rouleau de papier. Cette technique permet la reproduction d'images en très grande série et à très grande vitesse.

Mais la technique certainement la plus couramment rencontrée dans notre domaine pour les impressions en noir et blanc est la phototypie. C'est un procédé fondé sur l’imprégnation sélective d’un support, comme pour la lithographie, mais grâce à un procédé photographique. Le support est constitué d’une couche de gélatine bichromatée déposée et séchée sur une plaque de verre. Une exposition aux rayons UV à travers un négatif photographique change la structure de la gélatine comme cela est fait sur un papier sensible utilisé en photographie. Le support, comme en lithographie, n’accepte l’encre que sur les parties modifiées. C'est le procédé le plus utilisé pour la reproduction des dessins des dessinateurs religieux de la fin du 19ème jusque vers les années 1930.

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Il est souvent difficile de reconnaître les techniques utilisées. Au bout de quelques temps pourtant, le collectionneur reconnaîtra la plupart d'entre elles.

Les chromolithographies, de par la richesse et l'éclat de leurs couleurs, seront vite reconnues.

 La gravure taille douce se distinguera elle aussi assez facilement des lithographies ou phototypies. La première révèlera, notamment à la loupe, les fins sillons, parfois entrecroisés creusés par le burin, ce qui lui donnera un  éclat et une finesse qui n'a rien à voir avec le flou des autres modes d'impression. La présentation ci-après montre ces différences pour un même sujet traité: l'image de gauche est une taille douce  (éditeur Boumard, successeur de Charles Letaille, vers 1900), celle de droite est une lithographie (éditeur Mignard, vers 1930).

 

 

      

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Commentaires (18)

1. BOYER Christine (site web) 13/03/2023

Bravo et merci pour votre site très bien documenté! même si j'adore les "images" et les vieux missels si touchants, je suis à la recherche de renseignements sur un chemin de croix fait de 14 chromolithographies magnifiques, signées Lemercier (Imp Lem…cie. Et en bas à gauche : Paris De la porte, aine Succ. De Tremblay rue Michel le Comte 23) Sauriez-vous m'aiguiller vers un spécialiste ou amateur éclairé? en fait je recherche l'artiste auteur des images de grandes dimensions = (82 cm x 120 cm).

jean-pierrre

jean-pierrre Le 27/03/2023

regardez ce lien. Peut-être y trouverez-vous un début de réponse: https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chemin-de-croix/ed2baf83-ff89-442b-8220-09401eca8cef

jean-pierrre

jean-pierrre Le 27/03/2023

Excusez moi pour le retard à répondre. Lemercier était imprimeur parisien de la première moitié du 19ème. Il a travaillé pour les grands éditeurs du moment dont Ledoyen et la Maison Basset qui faisaient appel à des dessinateurs lithographes comme Carrière mais qui, malheureusement n'étaient pas toujours mentionnés. C'est tout ce que je peux vous en dire.

2. Thierry 15/07/2020

Bonjour
que signifie "PL" suivi d'un numero au bas des images pieuses ?
merci

jean-pierrre

jean-pierrre Le 15/07/2020

cela signifie "planche" qui désigne la feuille réalisée par un procédé de reproduction (comme la gravure ou la chromolithographie) qui contient en général plusieurs images identiques, chaque image étant ensuite obtenue par découpage manuel ( pour les images les plus anciennes) ou mécanique de la feuille. C'est cette planche qui était enregistrée dans la procédure de dépôt légal.

3. JEAN-LOUIS TALVAT 21/08/2019

Une question simple : Comment appelle t'on les personnes qui fabrique des canivets? des cannivestistes , merci pour votre réponse

jean-pierrre

jean-pierrre Le 22/08/2019

Bonsoir, Il n'y a pas de nom pour qualifier les fabricants de canivets qui sont des ouvrages réalisés par des des personnes variées ayant toutes en commun d'appartenir à des communautés religieuses. De fait, l'usage du mot est relativement récent. Jusque vers la seconde moitié du 19e on les qualifiait de découpures ou d'images découpées, le mot "canivet" désignant le petit instrument( de type taille plume) servant à réaliser ces découpures.

4. JF 10/07/2018

Bonjour,

Je tiens à vous remercier pour votre réponse très rapide ! Je n'ai pas pu répondre avant avec les vacances etc et le temps de prendre en photo en bonne qualité les images pieuses, avant de vous les envoyer, vous les aurez d'ici à ce soir.

Si vous faites une 5eme édition, je suis totalement d'accord en citant votre source, pour que vous parliez de ces images, ce serait au contraire un honneur d'avoir contribué d'une petite pierre à votre grand travail de recherche.

Effectivement je suis d'accord avec vous sur tous les points, dans ma mini collection de missels (comparé à la votre) ceux en ivoire sont bien de 1850 à fin 70.

Concernant ce sujet, j'essaye d'informer le plus de personnes sur le fait que le Rhodoïd ne date que de 1917, le Bakélite de 1909, le polymère à l'état de macromolécule de 1920. L'ivoirine tout comme l'ivoire végétal date de la fin du xix eme siecle vers 1885 pour remplacer l'ivoire manquant, ils sont blancs/beige, mais n'ont aucune veine aléatoire.. L'os est très reconnaissable par ses mouchetures et jaunissant en vieillissant, tout étant rugueux. au toucher, il n'a pas de veines formant des V dit lignes de Schreger.

Je suis d'ailleurs très content de voir que vous êtes l'un des rares à défendre le terme gélatine, et à rétablir la vérité concernant le celluloïd et le rhodoïd ! Encore bravo !

Sachant cela, il n'y a pas besoin de faire les tests massacreurs à l'aiguille rougie pour reconnaître l'ivoire, car malheureusement, sur certaines de mes images en gélatine, certains vendeurs ont osé faire ce test qui fait des trous... cela ma vraiment surpris.

D'ailleurs un petit hors sujet, si cela ne vous dérange pas, comme vous êtes également un grand collectionneur de missels ( j'ai lu que vous en aviez 2500 !!), je vous poserais une question dans le mail concernant une oeuvre de L.Curmer de 1859 que vous avez forcément, du moins un exemplaire proche, auquel on ne trouve qu'un exemplaire seulement sur internet et c'est à la bnf, mais la numérisation est payante. ( la bibliothèque du Saulchoir ne l'a pas malheureusement, et le blog des missels de Marie non plus). Car je recherche des informations à ce sujet mais en vain, c'est de plus en plus compliqué...

Bonne soirée à vous et je vous envoi tout de suite l'email.

5. JF 28/06/2018

Bonjour,

Votre site est une mine d'or et ne fait que confirmer ce que je pensais sur les images pieuses en ma possession. Je vous recommande grandement de continuer ce site, il est vraiment génial et vous êtes le seul a avoir fait autant de recherches à ce jour et à les fournir ici , bravo a vous !

Cependant, j'ai quelque chose a vous exposer, je suis sûr que vous en avez forcément rencontré sur les milliers d'images que vous avez pu voir, il y n'a pas que des images sur gélatine, j'ai également en ma possession quelques ''souvenir de première communion'' peinte à la main sur des plaques d'ivoires très reconnaissables du fait des veines apparentes, de sa blancheur, de la matière très ferme, du froid au toucher et de sa brillance.. Mais voilà impossible de trouver des informations à ce sujet sur internet, hors ils existent bien ! également lors de mes recherches, j'ai croisé une plaque du même type mais en os de bovin, c'était un cas d'école car des mouchetures partout... Comme je collectionne également les missels, j'ai su reconnaître les matières assez facilement. J'oubliais une petite précision il me semble : le celluloïd existe depuis 1872 en Europe et depuis 1882 en France ( très reconnaissable sur les missels de cette époque pour imiter l'ivoire). (wikipédia semble confirmer).

Ducoup j'ai fait des recherches sur votre site, et vous n'en parlez pas, car la question qui se pose c'est pourquoi avoir utilisé de l'ivoire alors que 99% du temps c'est de la gélatine, car matière bien plus facile à travailler mais plus fragile, et surtout comment oser utiliser quelque fois de l'os qui vieillit très très mal. Sans oublier à qui étaient destiné ces images pieuses plus coûteuses..

J'ai des photos si vous le souhaitez, mais je serais intéressé d'avoir votre avis à ce sujet.

bien cordialement

jean-pierrre

jean-pierrre Le 28/06/2018

Merci pour vos aimables appréciations. Nous sommes vraiment très heureux de voir que notre site atteint ses objectifs : être une aide pour les collectionneurs et participer à la sensibilisation du grand public sur l’intérêt de veiller à la conservation de ces petites images ! Quant à votre question, en dépit des dizaines de milliers d’images de toutes sortes rassemblées dans notre collection, nous n’avons jamais rencontré de telles images. Mais cela n’est pas étonnant. Il s’agit d’œuvres réalisées à l’unité sur un support qui n’est pas nouveau en peinture mais en général réservé à des œuvres plus ambitieuses qu’une « simple» image souvenir de communion. La demande ne pouvait donc provenir que de familles (très) aisées au même titre que pour ces ouvrages sophistiqués appelées surprises. L’objet devait en être le même : se distinguer du commun des mortels et souligner ainsi leur « rang social ». Je suis intéressé par les photos que vous me proposez. Avec votre accord bien sûr, si je suis amené à faire éditer une 5ème édition de mon livre, j’en parlerai en citant bien sûr ma source. Concernant le celluloïd, vous avez raison, il est bien arrivé en France autour de 1880 et vous avez raison de souligner que les missels (dont nous sommes également collectionneurs) imitant l’ivoire parus à partir de ces années là sont bien celluloïd, nous en avons un ou deux de la fin des années 1870. Les missels en véritable ivoire sont en général de réalisation plus ancienne (à partir des années 1850 dans notre collection). Je m’aperçois à ce sujet que j’ai utilisé sur le site une formulation un peu imprécise laissant penser que le cellulloïd, comme le rhodoïd, était de création plus tardive. Je vais rectifier cela. Merci et à vous lire bientôt (jp.doussin@gmail.com). Jean-Pierre

6. Helle 25/05/2018

Bonjour, je possède le contenu d'une boîte à chaussures de canivets papier anciens, ( gélatine et autres ) j'aurais voulu les faire estimer, je suis à la recherche d'un expert .....cordialement

jean-pierrre

jean-pierrre Le 30/05/2018

Bonjour, Je ne pense pas qu’il y ait d’experts professionnels véritablement compétents en ce domaine. Les prix de départ retenus par les commissaires priseurs sont souvent fantaisistes de par leur exagération ou au contraire, pour les plus belles images, leur minoration. Par ailleurs, pour faire une évaluation correcte, il faut voir chacune des images concernées, le prix variant en fonction, notamment, de leur origine : les images d’Anvers signées, les canivets français ou allemands…. leur mode de réalisation : images dentelle simples, peu chères, ou avec dentelle justifiée, chères, surtout si elles sont aquarellées, chromolithographies... leurs éditeurs : Bouasse Lebel, Villemur, Basset dont les images se négocient à un prix plus élevé que les autres...leur ancienneté... leur état de conservation etc.

7. Philippe Henri LEROY 22/10/2017

Chers Madame & Monsieur DOUSSIN ,
Bonjour ,
c'est avec grand plaisir que je découvre votre site , au hasard de ma recherche pour commenter des agrandissement d'images dentelles que je suis en cours de réalisation pour faire découvrir à des Paroissiens , quelques belles images de bréviaires . Je ne connais rien à la passion du canivet , mais c'est en découvrant un classeur de famille avec environ 200 images que je me suis mis en oeuvre pour réaliser cette exposition d'images insolites "augmentées" par les miracles du digital .
Une question : sur les exemplaires Bouasse Lebel , il est ecrit parfois une reference :exemple 3304 ou 3067 3059 etc Ceci de meme chez Letaille ou Turgis .. Y a t-il un référencement de la production propre à chaque editeur ? Par contre sur les images Brisset ou Benard ,je ne vois rien . Bien merci pour votre eclairage et le partage de votre erudition en la matiere . Je vous ferai part de mes images numeriques une fois la selection pour expo réalisée . Cordialement à Vous PH LEROY 0608544008 RUEIL MALMAISON

jean-pierrre

jean-pierrre Le 23/10/2017

Le n° mentionné sur les gravures (taille douce, chromolithographies ou autres) est le moyen choisi par les éditeurs pour identifier les « planches », c’est-à-dire les ensembles de gravures contenues sur une même feuille imprimée, avant leur découpe individuelle suivie ou non de leur transformation en dentelle pour les images de ce type. C’est cette planche ainsi identifiée qui est envoyée à l’organisme chargé du « dépôt légal » qui en assure ensuite la conservation (pour nous c’est la Bibliothèque Nationale qui joue ce rôle). Pour les collectionneurs c’est un moyen d’identification permettant le classement des images et d’éviter les doubles emplois. Mais, sur ce dernier point, il faut savoir que si la plupart des planches contiennent des images identiques répertoriées suivant un n°, certaines autres, heureusement plus rares, contiennent des images variées (mais en général appartenant à une même famille). Un n° pourra alors s’appliquer à des images qui diffèrent les unes des autres. Cela permet aussi de dater si l'on se réfère aux ressources de la BN. Les images Bouasse-Lebel dont vous donnez les n° sont par exemple des années 1875/80. Cette pratique d’identification est apparue au moment ou la production française d’images pieuses est devenue ce que nous appellerions maintenant une production de masse, c'est-à-dire vers le milieu du 19ème. Ainsi, les images Letaille les plus anciennes réalisées alors qu’il était encore rue St Jacques , avant d’émigrer dans le quartier St Sulpice (rue Garancière 1861) ne comportait pas la référence de la planche. D’autres y sont venu plus tard ou partiellement, en raison d’une production plus restreinte sans doute, comme Villemur ou Benard. Merci en tout cas pour cette proposition de contact prochain.

8. Franck 24/05/2016

Passionnant comme univers que celui des images pieuses. J'en ai trouvé quelques unes dans de vieux missels et autres paroissiens chinés ici et là.
Je vais tâcher de débuter une modeste collection et les informations glanées sur votre site me seront d'une utilité certaine. Merci.

jean-pierrre

jean-pierrre Le 24/05/2016

Merci beaucoup et bonne chance dans vos recherches.

9. alexandra massa 07/02/2016

Tout d'abord MERCI pour cette article, qui m'a beaucoup apporté, je me permet de vous écrire car j'ai en ma possession beaucoup de Canivets et d'images pieuses, à 99% de production française (c'est votre article qui me l'a appris). Je compte les vendres et aurais aimé avoir votre avis si cela vous est possible. Dans l'attente de votre réponse... Cordialement

jean-pierrre

jean-pierrre Le 08/02/2016

Pas de problème, mais il vous vous faut me donner des détails sur lesdites images. Classez ces images et envoyez-moi par exemple la photo d'un exemplaire de chaque type afin que je puisse vous en dire plus. Mon email: jp.doussin@gmail.com. Juste une info. Je viens de sortir la troisième édition de mon ouvrage sur l'histoire des images pieuses (v. la page qui y est consacrée sur mon site). Alors si cela vous intéresse...

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